Luca Van Assche, entre détermination et force tranquille
Hier sur le court central de la Brest Arena, il a confirmé les progrès tennistiques et mentaux entrevus mercredi pour les noctambules brestois, les mêmes progrès qu’évoque son coach, l’ancien joueur professionnel, Maxime Teixeira, « ça fait quelques semaines, depuis le mois d’août qu’il y a une grosse évolution dans ce domaine-là, il comprend les choses et les prend mieux, il a déjà fait des séquences comme ça sans les tenir. Ici pour le moment il y a rien à lui reprocher, sur le terrain émotionnel il est très stable et lucide, c’est en train de payer ». Les schémas sont en place, intelligents et variés. L’adaptation au score, au moment, confirme une maturité étonnante à cet âge, qui laisse présager des avancées au classement dans les mois à venir. De son propre aveu « le gros travail à faire était de marquer mon jeu et de l’imposer aux autres », pour cela pas le choix, la lucidité doit être là, bien présente tout au long d’un match, d’un tournoi, d’une saison. Hier, face à Geoffrey Blancaneaux, ancien vainqueur de Roland-Garros Juniors (2016) tout comme Luca, ce dernier semblait être le plus expérimenté des deux joueurs sur le court, malgré les 6 ans qui les séparent. Preuve en est le calme et la lucidité dont il a fait preuve après le break perdu au second set, pas d’emballement, pas d’énervement, pas de regards énervés auprès de son coach. Nombreux sont les joueurs aujourd’hui, jeunes ou moins jeunes, à gesticuler, appuyer le regard voire pestiférer contre son clan à la moindre difficulté rencontrée sur le court. Van Assche, au contraire, prend son temps, respire, reprend ses schémas, son agressivité et ne fait pas de fioritures ; le tennis avant tout. Le même constat peut être dressé dans la vie de tous les jours, les réseaux sociaux oui mais pas à tout bout de champ, une communication discrète mais sérieuse. On est loin de certains profils, abusant des stories ou autre « réels » qui prennent du temps, de l’énergie et construisent un personnage public à alimenter quotidiennement, au détriment du terrain, du tennis. Son temps, Luca le consacre entre autres à des études sérieuses, de la lecture et de l'entraînement, beaucoup d'entraînement.
A l’inverse de beaucoup, le tennis et le portable ne sont pas les seules activités du jeune garçon. Il suit, sur ses moments de repos, de disponibilités une formation en mathématiques informatique à l'université Dauphine. « C’est un garçon très intelligent, pour nous les coachs c’est une vraie chance, c’est un travailleur, quelqu’un de très exigent avec lui-même, que ce soit dans le domaine scolaire ou dans la vie (…) sur le terrain on n'a pas grand-chose à lui reprocher, parfois son exigence est peut-être trop élevée mais il est en train de la canaliser. Le domaine scolaire est une passion aussi pour lui, c’est lui qui a décidé de faire les deux en même temps ».
C’est avec 14 années de moins qu’il se présentera face à Evgeny Donskoy aujourd’hui en ½ finale de l’Open Brest Crédit Agricole. C’est une place en finale qui sera en jeu…pas le moment de retomber dans les travers de la nervosité, mais quelque chose nous dit que le jeune homme sait faire, preuve en est sa récente finale en ATP Challenger à Lisbonne en septembre, le travail paye, les progrès et les résultats suivent, pas de mystère !